Ostéoporose: risque accru de fractures avec un médicament censé les prévenir

L’usage prolongé de médicaments prescrits contre l’ostéoporose et censés prévenir les fractures chez les personnes âgées – les biphosphonates - est associé à un risque accru de fracture du fémur.
C’est la conclusion d’une étude canadienne menée auprès de 205 000 femmes âgées de plus de 68 ans qui ont pris des bisphosphonates (Didronel, Fosamax, Actonel...) entre 2002 et 2008. Ces médicaments sont les plus utilisés pour contrer les effets de l’ostéoporose, une maladie qui fragilise les os et qui touche près de 2 millions de Canadiens.
Selon les résultats, chez les femmes traitées depuis plus de 5 ans par les bisphosphonates, le risque de fracture du fémur est multiplié par 2,7, par rapport aux femmes ne prenant pas ce traitement.

Utiles, les biphosphonates?

Toutefois, les chercheurs affirment que cette étude ne remet pas en question l’efficacité des bisphosphonates. En effet, ces fractures du fémur (ou fractures sous-trochantériennes) sont dites « atypiques », car elles sont très rares en cas d’ostéoporose, à l’inverse des fractures du col du fémur qui sont, elles, très courantes.
Ainsi, même si la fréquence des fractures atypiques est augmentée par la prise de bisphosphonates, elle reste très faible (0,4 % des femmes de l’étude). Le risque est donc mineur, comparé aux bénéfices du traitement : pris pendant plus de 5 ans, les bisphosphonates permettraient de réduire de 24 % le risque de fractures d’ostéoporose typiques. Il n’y a donc pas lieu d’arrêter ce traitement chez les personnes qui en ont besoin, affirment les chercheurs. Cependant, chez les femmes les plus âgées, qui semblent le plus à risque de souffrir d’une fracture atypique, les chercheurs soulignent qu’il pourrait être préférable d’interrompre le traitement de temps en temps pour réduire le risque.
Dans son blogue sur les réponses aux questions concernant la ménopause, Martin Winckler souligne que « les médicaments (biphosphonates) commercialisés en grand nombre pour la prévention des fractures d’ostéoporose n’ont un intérêt qu’après une première fracture, pour en éviter une seconde. Mais ils n’ont pas d’efficacité démontrée en prévention chez les femmes qui ne souffrent de rien. De plus, les preuves de leurs effets secondaires négatifs s’accumulent, en particulier le fait qu’ils provoquent des fractures ».

Marine Corniou – PasseportSanté.net

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