Les nouveaux traitements de l’arthrose

Contre la douleur : l’harpagophytum

Cette plante est récoltée dans les déserts sablonneux d’Afrique du Sud et de Namibie. Les racines de la plante sont utilisées pour fabriquer des gélules qui renferment les principaux principes actifs : harpagoside, harpagide, procumboside, procumbide, des substances anti-inflammatoires et analgésiques.
Pour un rhumatisant, des cures de cette plante apportent en général un soulagement rapide et spectaculaire qui peut aider à réduire les doses des médicaments. Beaucoup disent ne plus s'en passer.
Une étude publiée en 2003 montre une forte réduction de la douleur et des symptômes de l’arthrose chez 75 patients traités avec de l’harpagophytum. La douleur régresse de 25 à 45 % alors que la mobilité augmente d’autant. (1)
L'harpagophytum serait aussi efficace que des médicaments pour calmer les inflammations et les douleurs de l’arthrose si l'on en croit l'ensemble des études conduites sur le sujet.

Une étude française très récente a été conduite sur 122 personnes souffrant d'arthrose de la hanche et du genou. Pendant 4 mois, une partie des volontaires a pris 435 mg d'harpagophytum par jour pendant que l'autre prenait un médicament anti-inflammatoire appelé diacerhéine. Les douleurs ont diminué de la même manière dans les deux groupes. Les patients du groupe harpagophytum utilisaient moins de médicaments anti-douleur à la fin de l'étude. Ils souffraient également moins de diarrhées que ceux qui suivaient le traitement anti-inflammatoire chimique (26 %)(2).
Une autre étude de 2003 a comparé chez 44 personnes l’efficacité de l’harpagophytum à celle d’un anti-inflammatoire de dernière génération, le rofecoxib. Les patients pouvaient continuer à suivre en parallèle leur traitement habituel ou l’interrompre s’ils allaient mieux. Six semaines après le début de l’étude, 10 patients avaient pu, grâce à l’harpagophytum, suspendre pendant plus de 5 jours leur traitement habituel. Ils n’étaient que 5 parmi ceux soignés avec le rofecoxib. Pour les autres, la réduction de la douleur était similaire dans les deux groupes, mais le nombre d’effets indésirables deux fois plus élevé chez les personnes qui prenaient le rofecoxib. (3)

Le gingembre, un anti-inflammatoire méconnu

La médecine ayurvédique décrit le gingembre (Zingiber officinale) comme la plante de référence pour combattre les inflammations de toutes natures. Des recherches très récentes ont confirmé le caractère anti-inflammatoire des composés du gingembre. En fait, certains chercheurs estiments que le gingembre pourrait faire jeu égal avec des médicaments de dernière génération. (4)
C’est en s’appuyant sur son usage ancestral que des chercheurs ont eu l’idée en 1992 de tester de la poudre de gingembre dans l’arthrose. Après 3 mois d’utilisation, les trois-quarts des patients ont vu leur état s’améliorer. Certains ont poursuivi le traitement à base de gingembre pendant plus de deux ans et demi sans aucun effet indésirable notable. (5)
Une étude clinique intéressante a été récemment publiée dans le journal médical de référence Arthritis and Rheumatism. Les scientifiques ont donné pendant 6 semaines à des personnes souffrant d’arthrose du genou, soit du gingembre soit un placebo. Les participants pouvaient prendre un médicament chimique si les douleurs étaient trop fortes. L’étude a été conduite sans que ni les médecins qui dirigeaient l’étude, ni les patients qui y participaient, ne savaient qui prenait le gingembre et qui prenait la pilule dénuée d’effet. En science, ces études sont dites « contrôlées, en double aveugle » et ce sont celles dont les résultats sont les plus fiables.
Les chercheurs ont constaté à l’issue de l’étude que les personnes ayant pris le gingembre, mais pas celles qui avaient pris le placebo, se déplaçaient avec plus de facilité, que leur douleur était moins forte et leur articulation moins raide, signe que leur arthrose était grandement améliorée par le gingembre. (6) Cependant, il y a encore très peu d'études sur le gingembre dans l'arthrose, et il faut attendre la confirmation de ces résultats avant d'être certain de son efficacité.

Ralentir la maladie avec les acides gras oméga-3

Les oméga-3 sont une famille d’acides gras (constituants des graisses) que l’on trouve dans les légumes à feuilles vertes, les noix, les poissons gras (anchois, hareng, maquereau, sardine, saumon), les graines de lin, les huiles de colza, de noix et de lin. Une fois absorbés, ces acides gras donnent naissance à des substances qui ont des propriétés anti-inflammatoires.
Depuis 1998, le Dr Bruce Caterson de l’université de Cardiff (Pays de Galles) et son équipe se passionnent pour les bénéfices potentiels des suppléments d’oméga-3 sur l’arthrose. Après plusieurs expériences menées en laboratoire sur des tissus de cartilage arthrosique qui se sont avérées prometteuses, ces chercheurs viennent de publier les résultats de leur première étude chez l’homme. Et ils sont encourageants. 31 personnes souffrant d’arthrose et en attente d’une opération chirurgicale pour la pose d’une prothèse totale du genou ont participé à cette étude. La moitié des participants a pris 2 fois par jour pendant 10 à 12 semaines avant l’opération, 2 capsules contenant 1 g d’huile de foie de morue enrichie en acides gras oméga-3. L’autre moitié a pris un placebo. Après l’opération, les cartilages récupérés ont été analysés. Résultat : dans 86 % des cas du groupe oméga-3, plus aucune trace (ou très peu) des enzymes qui détruisent le cartilage contre 26 % dans le groupe placebo. D’après le professeur Bruce Caterson qui a mené l’étude, « concrètement cela signifie qu’une supplémentation en acides gras oméga-3 peut ralentir voire stopper l’usure du cartilage et réduire l’inflammation ainsi que la douleur qui accompagne l’arthrose. » Là encore, on ne dispose encore que d'un petit nombre de travaux, certes prometteurs.

Pour réparer le cartilage : glucosamine et chondroïtine

Dans l'article " L'arthrose, qu'est ce que c'est ? ", nous avons vu que des « molécules-éponge », les protéoglycanes, sont indispensables à la bonne santé du cartilage car elles assurent la souplesse et l’élasticité de ce tissus. Sans elles, le cartilage est incapable d’absorber les chocs, il craque, se fissure et peut s’user complètement.
Pour que les cellules de nos articulations puissent fabriquer des protéoglycanes, elles ont besoin de deux substances : la glucosamine et la chondroïtine. Normalement, les chondrocytes les synthétisent à partir du glucose des aliments au terme de plusieurs réactions biochimiques. Mais dans l’arthrose, les chondrocytes, même bien alimentés en glucose ne parviennent plus à accomplir correctement leur tâche. Les chercheurs ont découvert qu’on obtenait de bien meilleurs résultats en apportant directement aux chondrocytes la glucosamine et la chondroïtine préformées, sous la forme de suppléments par voie orale. Ces substances réussissent à stimuler la production de protéoglycanes et à normaliser le métabolisme du cartilage. Non seulement ce dernier ne dégénère plus, mais dans un grand nombre de cas, du cartilage neuf est reconstruit.
Depuis plus de 20 ans, l’ensemble des études a conclu à l’efficacité des suppléments de glucosamine pour soulager les douleurs en cas d’arthrose mineure ou modérée. Cette amélioration apparaît dans un délai de 2 à 8 semaines et persiste plusieurs semaines après l’arrêt de traitement. Ceci est dû aux effets anti-inflammatoires de la glucosamine. Par ailleurs, et c’est là tout son intérêt par rapport aux traitements anti-inflammatoires, la glucosamine permet à long terme de stabiliser le processus de destruction du cartilage. Récemment, deux études cliniques menées sur des personnes souffrant d’arthrose du genou ont montré que la prise quotidienne de 1 500 mg de sulfate de glucosamine pendant 3 ans permet de bloquer la progression de la maladie.(7) (8) Aucun effet secondaire significatif n’a été rapporté.
Et la chondroïtine ? Même si le dossier scientifique de la chondroïtine n’est pas aussi étoffé que celui de la glucosamine, les études cliniques dont on dispose prouvent son efficacité. Comme la glucosamine, la chondroïtine ne fait pas que soulager les symptômes. Elle peut contribuer à stopper ou ralentir la progression de la maladie. Ceci vient d’être à nouveau confirmé par une étude contrôlée en double aveugle. Les 120 participants de l’étude souffraient d’arthrose du genou. Le traitement étudié par comparaison à un placebo consistait à prendre 800 mg de sulfate de chondroïtine par jour pendant 3 mois, traitement qui a été renouvelé une fois dans l’année. Au bout d’un an, les personnes effectivement souffraient moins et les radiographies montraient que les lésions du cartilage avaient peu évolué. Comme pour la glucosamine, l’effet positif de la chondroïtine se prolonge après l’arrêt du traitement.

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