Traitement de La spondylarthrite ankylosante


La prise en charge des patients doit être adaptée laux manifestations de la maladie, à la sévérité des symptômes et à d’autres paramètres qui incluent les souhaits et les attentes du patient. Elle combine des traitements médicamenteux et non médicamenteux. 

Les traitements les plus couramment utilisés sont les anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS). Les patients répondent généralement bien à ce type de médicaments à tel point que cette réponse peut avoir une valeur diagnostique. Un traitement continu donne de bons résultats sur le contrôle de la douleur et de l'inflammation du squelette mais les effets secondaires tels que les problèmes digestifs et les risques cardiovasculaires peuvent inciter à en limiter leur utilisation chez les patients à risque. Ces molécules ciblent une enzyme, la cyclo-oxygénase, responsable de l’inflammation. Cependant cette enzyme possède également un rôle dans la protection de la paroi intestinale et dans la régulation du flux artérielle qui explique les effets secondaires de ce traitement. Dans les années 1990-2000, des équipes de recherches ont identifié 2 cyclo-oxygénase I et II, la première étant responsable de l’intégrité de la muqueuse intestinale et la seconde responsable de l’inflammation. Une nouvelle génération d’AINS a donc fait son entrée, les coxibs. Ils ciblent spécifiquement la cyclo-oxygénase II et présentent donc moins d’effets secondaires sur l’estomac.

Les biothérapies et notamment les anti-TNFα ont été l’avancée thérapeutique la plus spectaculaire de ces dernières années. Contrairement aux produits pharmaceutiques classiques qui sont issus de la chimie, les biothérapies sont des médicaments dérivés de molécules normalement produites par un organisme vivant. Prenons l’exemple du TNFα, c’est un facteur très important de la réaction inflammatoire en cause dans les rhumatismes inflammatoires chroniques. Les anti-TNFα vont emprisonner le TNFα et donc empêcher son action pro inflammatoire.

Trois de ces biothérapies sont maintenant indiquées dans le traitement de la SA :
-    l’infliximab (Remicade®) Anti-corps monoclonal chimérique en injection intra-veineuse.
-    l’adalinumab (Humira®) Anti-corps monoclonal humain en injection sous-cutanée.
-    l’etanercept (Enbrel®) Protéine de fusion récepteur du TNF en injection sous-cutanée.

Les études cliniques réalisées avec ces trois molécules montrent une amélioration rapide de la douleur, de la fonction du rachis et des marqueurs de l’inflammation. Les résultats à plus long terme montre que ces améliorations persistent et que plus d’ 1/3 des patients entrent en rémission. Les améliorations sont parfois perceptibles dès 2 semaines de traitements. Mais 30% des patients ne répondent pas à ces traitement.

Un nouvel anti-TNF a obtenu une autorisation de mise sur le marché en avril au Etats-Unis, appelé Golimumab. Il n’a pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché en Europe. C’est un anticorps monoclonal humain, comme l'adalimumab qui devrait comporter moins de risque de réaction allergique que l'inflximab.

La rééducation ou réadaptation fonctionnelle régulière est indispensable en complément du traitement médicamenteux. Elle porte sur la colonne vertébrale et toutes les autres articulations douloureuses ou raides L’idéal est de mettre en place un programme personnalisé avec l'aide d'un kinésithérapeute, certains exercices pouvant être réalisés seul et à domicile.
Sources : Ankylosing spondylis, Braun et Sieper, Lancet (2007), 369 :1379-90 ; Le livre de l’interne rhumatologie, D. Bontoux, medecine-science, Flammarion, 2002 ; La Spondylarthrite Ankylosante en 100 questions, M. Dougados, ed. 2005 ; Physiopathologie de la spondylarthrite ankylosante -  Actualités, T. Pham, revue du rhumatisme, 75 (2008), 925-930 ; La Spondylarthrite, coordonné par M Breban, Collection pathologie science formation, ed. John Libbey Eurotext 2004

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