UTILISATION APPROPRIEE DE LA TERMINOLOGIE DE LA SCIATIQUE.

Pour clarifier la terminologie, le terme sciatique est souvent employé pour indiquer n'importe quelle forme de douleur qui rayonne dans la jambe.
  • Si le nerf sciatique est pincé et la douleur dans la jambe provient du nerf (douleur radiculaire) alors l'usage du terme sciatique est correct
  • Si la douleur est référée à la jambe partant d'une articulation (la douleur référée) utiliser alors le terme sciatique est techniquement inexact.
La douleur référée de l'arthrite ou d'autres problèmes articulaires qui peuvent causer de la douleur dans jambe (qui ressemble à la sciatique) est réellement plus commune que la vraie sciatique.
QUE SE PASSE-T-IL LORS DE L'EXAMEN ?En présence d'une douleur typique dans son trajet, le diagnostic est fait sur le seul examen clinique. Un examen neurologique complet recherche des troubles localisés de la sensibilité ou de la motricité. En cas de doute diagnostique, des radiographies de la colonne vertébrale lombaire sont demandées pour rechercher un pincement ou un bâillement vertébral, une déformation anormale de la colonne, des images d'arthrose, etc. En pratique, la radiographie du rachis lombaire est souvent normale. Le scanner 1 ou l'IRM 2 (imagerie par résonance magnétique nucléaire) permettent alors de visualiser la lésion et d'en évaluer le degré de gravité. Ces examens ne seront cependant réalisés que dans un deuxième temps, en cas d'échec du traitement médical correctement suivi ou en cas d'intervention chirurgicale.
Ces examens doivent donc être placés entre parenthèses dans les sciatiques typiques. Le médecin n'en a pas besoin pour vous prescrire les traitements simples, efficaces dans la majorité des cas. Même une infiltration peut être pratiquée sans scanner préalable: il existe en effet 2 disques potentiellement responsables d'une sciatique, mais le trajet douloureux à la jambe permet le plus souvent d'identifier le responsable. De plus, l'injection se fait dans l'espace épidural, où le produit diffuse facilement aux disques adjacents.
Ce n'est ni l'intensité ni la durée de la sciatique, ni la présence de complications comme une paralysie ou une anesthésie d'une portion de jambe, qui doit les faire pratiquer, mais plutôt l'absence de progrès avec les traitements de 1re intention, dans l'ordre: repos, anti-inflammatoires et antalgiques, infiltration épidurale ou anti-inflammatoire en perfusion (intra-musculaire peu utiles, intra-durale qui devrait être remplacée par l'infiltration foraminale, techniquement plus difficile, mais ayant moins d'effets indésirables.
Ainsi, une sciatique suraiguë mais améliorée de 50% en une semaine a peu de chances de finir chez le chirurgien, tandis qu'une personne handicapée seulement par sa sciatique à l'effort, menant sinon une vie normale, peut en être au même point des mois plus tard et justifier l'opération même si son handicap reste modéré.
1 Le scanner utilise des radiations ionisantes et n'est pas totalement anodin. Les gens subissant globalement davantage d'examens radiologiques que les générations précédentes, et malgré que les doses de rayons X aient beaucoup diminué, aucune étude ne permet de savoir de combien de cancers supplémentaires ils sont responsables. 2 L'IRM est un examen non irradiant. Il persiste plusieurs freins à son utilisation: certains ne peuvent pas le subir (corps étrangers métalliques, obésité), les appareils sont peu disponibles.

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